jeudi 29 septembre 2011

Correction de l’exercice d’écriture 1


Alors que le texte de Jacqueline de Romilly brille par son style littéraire, celui de l’OCDE se déploie sur un ton purement administratif. Là où l’helléniste parsème son discours de figures de rhétorique, les techniciens de l’OCDE s’en tiennent à des recommandations au premier degré. C’est que les deux textes ne s’adressent pas au même lectorat : le premier est un essai destiné au grand public et publié par Julliard ; le second est un rapport plus confidentiel à l’attention de quelques technocrates.
SI les deux textes évoquent un même thème, l’éducation, l’un parle d’enseignement au sens traditionnel, l’autre de formation dans une acception professionnelle. Dès lors, ils ne peuvent que s’opposer quant à la visée essentielle et au contenu de cette éducation ; Pour Jacqueline de Romilly, l’école doit clairement, grâce à un  détour par les humanités classiques et la connaissance du monde grec, accoucher de citoyens libres et cultivés ; pour elle l’Etat est en quelque sorte la finalité ultime de l’enseignement. Pour les penseurs de l’OCDE, ce dernier n’est plus qu’un simple agent qui se partage avec d’autres (employeurs et étudiants) le coût global de la formation des gens. C’est que la visée de la formation préconisée n’est pas l’intégration à la cité, mais l’insertion dans l’entreprise et le marché de l’emploi.
Dès les premiers mots (« pour assurer une sortie de crise durable ») les auteurs du rapport de l’OCDE se présentent immergés dans les temps présents, tandis que Jacqueline de Romilly propose au contraire de « faire un détour », voire de prendre du recul  (« il faut du temps) ou une certaine hauteur, loin des « petits énarques » et des « petits syndiqués ».  Malgré les deux décennies qui séparent ces deux textes, on sent bien qu’ils s’inscrivent dans un débat plus large encore que ces deux dates (1984 et 2009). Lorsque Jacqueline de Romilly nous avoue « qu’elle reste convaincue », nous comprenons que, déjà, la contradiction faisait rage. Et dans l’accumulation des propositions et l’insistance des formulations des rapporteurs, nous  sentons bien que de nos jours, le débat n’est pas clos
On est finalement enclin à se demander s’il est aussi légitime que cela de le poser en des termes aussi contradictoires : un seul enseignement ne pourrait-il pas contenir cette part d’éducation « aux choses de l’esprit » que défend Jacqueline de Romilly et cette formation aux exigences de la compétition professionnelle que préconise l’OCDE ? L’opposition entre l’adaptation aux exigences de son temps et la perméabilité aux cultures du passé est-il si radicale ?  Telles sont les questions qu’à la lecture de ces documents un lecteur attentif est in fine en droit de se poser.

vendredi 23 septembre 2011

Référentiel & descriptif de l'épreuve

 Le but de l’enseignement du français dans les sections de techniciens supérieurs est de donner aux étudiants la culture générale dont ils auront besoin dans leur vie professionnelle et dans leur vie de citoyen et de les rendre aptes à une communication efficace à l’oral et à l’écrit.

Culture générale :


La culture générale est développée par la lecture de tout type de textes et de documents (presse, essais, œuvres littéraires, documents iconographiques, films) en relation avec les questions d’actualité rencontrées dans les médias, les productions artistiques, les lieux de débat.
En première année, le choix des thèmes de réflexion, des textes et documents d’étude est laissé à l’initiative du professeur.
En deuxième année, deux thèmes sont étudiés. Ces thèmes, dont l’un est renouvelé chaque année, font l’objet d’une publication au B.O. Cette publication précise un intitulé, une problématique et des indications bibliographiques qui orientent et délimitent la problématique de chaque thème.

Expression :


Une communication efficace à l’oral et à l’écrit suppose la maîtrise d’un certain nombre de capacités et de techniques d’expression. Cette maîtrise suppose, à son tour, une connaissance suffisante de la langue (vocabulaire et syntaxe) et une aptitude à la synthèse pour saisir avec exactitude la pensée d’autrui et exprimer la sienne avec précision.
Des exercices variés concourent à cette maîtrise : débat oral, exposé oral, analyse des interactions verbales ; analyse et résumé d’un texte, comparaison de textes plus ou moins convergents ou opposés, étude logique d’une argumentation, constitution et analyse d’une documentation, compte rendu d’un livre lu, composition d’une synthèse à partir de textes et de documents de toute nature, rédaction d’un compte rendu, d’une note, d’une réponse personnelle à une question posée, d’une argumentation personnelle.


Épreuve écrite :

Le jour de l'examen, on propose trois à quatre documents de nature différente (textes littéraires, textes non littéraires, documents iconographiques, tableaux statistiques, etc.) choisis en référence à l’un des deux thèmes inscrits au programme de la deuxième année de BTS. Chacun d’eux est daté et situé dans son contexte.



 Première partie : synthèse (notée sur 40)
Le candidat rédige une synthèse objective en confrontant les documents fournis.


 Deuxième partie : écriture personnelle (notée sur 20)
Le candidat répond de façon argumentée à une question relative aux documents proposés.
La question posée invite à confronter les documents proposés en synthèse et les études de documents menées dans l’année en cours de “Culture générale et expression”.
La note globale est ramenée à une note sur 20 points.
Durée : 4 heures (y compris le temps de lecture du sujet).

dimanche 18 septembre 2011

Les classes grammaticales en français

Pour retenir les classes grammaticales, grouper d'abord les cinq classes variables, celles du groupe nominal (noms, déterminants, adjectifs qualificatifs et pronoms) qui varient en genres et en nombres ainsi que le verbe qui varie en personnes, temps, modes. 
Mémoriser ensuite les 5 invariables (adverbes, prépositions, conjonctions de coordination, conjonctions de subordination, interjections et onomatopées) auxquelles on peut rajouter les noms propres qui, bien qu'appartenant à la classe des noms forme un sous-groupe à part : ils ne sont jamais déterminés (sauf parler populaire) et sont invariables. 


mercredi 14 septembre 2011

La subordination

En français, comme dans de nombreuses langues, il existe trois modes de subordination que vous devez connaître par coeur.  On peut en effet compléter soit un nom (subordination relative), soit un verbe (subordination complétive), soit une phrase (subordination circonstancielle). Cliquez sur le nom de chacune entre parenthèses pour un développement.
Les relatives sont introduites par des pronoms relatifs, alors que complétives le sont par des conjonctions (les deux sont donc appelées aussi conjonctives). 


dimanche 11 septembre 2011

Conjugaisons : formes simples et composées


Pour retenir les conjugaisons, distinguer d'abord les formes simples des formes composées (composées d’un auxiliaire suivi  du participe passé). Dans ce type de classement traditionnel, la logique tenue est l’identité du temps de l’auxiliaire (être ou avoir)  avec le temps de la forme simple.
Indicatif : Au présent correspond ainsi le passé composé, à l'imparfait le plus que parfait, au passé simple le passé antérieur, au futur simple le futur antérieur.  Même principe au subjonctif, où présent et imparfait s'opposent aux deux formes du passé (passé composé et plus que parfait). On retrouve même cette opposition à l'impératif, même si la forme composée est très peu usitée. 
On distingue toujours les modes personnels (qui se conjuguent selon les personnes) des modes non personnels (infinitif et participe), qui ne se conjuguent qu'en temps (présent, passé) mais pas en personnes. 
NB : ce tableau ne donne que la première personne. 
Pour rejoindre le site le conjugueur, cliquez ICI

mercredi 7 septembre 2011

Orients rêvés, Orients réels

Ce texte est l'édito 2006 du Festival Étonnants Voyageurs, à Saint-Malo, consacré à l'Orient.



La route des épices, les longues caravanes de musc, de soies et d’or sur les dunes écarlates, et, passé l’horizon, la promesse de mondes recommencés, de royaumes de merveilles, de civilisations étranges et raffinées pour s’enivrer enfin « d’espace et de lumière et de cieux embrasés » (Baudelaire) : l’Orient. Et peut-être déjà faudrait-il le dire au pluriel : Orients proches et lointains, « moyen » ou « extrêmes » mais toujours « autres » - multiples comme nos rêves de partance, nos fantasmes et nos peurs, dont ils sont le miroir.
Voyageurs et marchands, poètes et conquérants, rêveurs de royaume et mystiques, depuis l’aube des temps n’ont eu de cesse de le trouver, pour se trouver ou pour s’y perdre : est-il de plus beau sujet, pour un festival comme « Etonnants Voyageurs » ? L’Orient, ou la figure même de l’Ailleurs.
Mais où le situer, au juste, cet Orient - puisque la terre est ronde ? Delacroix le trouvait déjà au Maroc, dans l’éblouissement tout à la fois de la lumière et d’une autre culture : il n’aura de cesse, cet Orient, de se déplacer, des sables du désert, jusqu’à la Chine immense, l’Inde mystérieuse, le Japon si lointain - autre manière de dire qu’il est peut-être, d’abord, un continent imaginaire, l’ « Autre » de l’Occident, son double inversé, qui accompagne sa course depuis les origines : l’Empire de la sagesse contre celui de la raison, l’Empire des sens contre nos morales trop étroites, et celui de la Tradition contre notre religion de l’Histoire.

Orients rêvés, Orient réels : qui ne ressent pas que le monde de demain s’invente d’abord là-bas, très loin probablement de nos imageries « exotiques » ? Et cet énorme enfantement tout à la fois fascine et inquiète - où l’on dirait que l’Occident, à son tour, fonctionne pour bien des acteurs comme leur double inversé, désiré et haï.
Orient-Occident : demain le grand affrontement ? Ou bien au contraire la promesse enfin d’un dialogue, d’une pollinisation croisée - quand la terre, enfin, devient ronde ? Cette édition du festival, aussi, comme l’occasion d’une grande rencontre, de multiples débats...
Tous, préparant cette édition, nous avons été fascinés, enthousiasmés, « bluffés » par l’énorme bouillonnement créateur de cet Orient nouveau, la prolifération d’artistes, de cinéastes, d’écrivains novateurs. Nous vous avons fait découvrir l’année dernière les futurs « grands » de la littérature mondiale. Cap cette année sur l’Orient : un monde, à découvrir.